LANGUEDOC-ROUSSILLON
A l’instar des autres vignobles français, le vignoble du Languedoc-Roussillon est apparu dès l’antiquité grâce aux grecs et aux romains qui cultivaient dans la région oliviers et vignes, le climat y étant très favorable. De nombreux textes et des fouilles ont prouvé qu’il existait déjà une viticulture très développée à proximité des axes de commerce, la « Voie Domitienne » longe le Pays d’Oc sur plus de 200 kms et permettait le commerce des vins du sud de la France dans tout l’empire romain. Pendant le Moyen Âge, les multiples invasions conduisent à délaisser la culture de la vigne qui sera reprise et développée par le clergé puis la bourgeoisie locale. Le vin alors produit dans le Languedoc-Roussillon est perçu comme un vin de consommation quotidienne à l’opposé du vignoble bordelais qui acquiert à la même période les prémices de sa réputation. La présence des peuples musulmans à partir du VIIIe siècle limite les transports sur la Méditerranée et en particulier la vente de vin.
La construction du canal du Midi au XVIIe siècle permet de relier Toulouse à la mer Méditerranée puis à partir du XIXe, grâce au canal latéral à la Garonne, la mer Méditerranée à l’océan Atlantique et ouvre de nouveaux débouchés commerciaux. Cette période verra une expansion massive du vignoble aux dépens des autres cultures et malheureusement aussi de la qualité. A la fin du XIXe siècle, le développement du chemin de fer permet d’expédier les vins du Languedoc-Roussillon vers Paris et le nord de la France alors gros consommateur de vins. Le train procure de belles années aux Languedociens, le vin n’est pas acheté cher par le négoce, mais les quantités sont colossales
A la fin du XIXe siècle les crises successives de l’oïdium, du phylloxera puis du mildiou ont des conséquences terribles pour la région qui avait largement développer la monoculture de la vigne. Mais contrairement aux autres régions viticoles de France, la surface replantée en vigne sera plus importante après jusqu’à atteindre 40% de la production française. Les récoltes sont abondantes, mais les vins légers et sans saveur. En 1900, suite à un phénomène de surproduction locale et nationale, le cours des vins s’effondre. Il s’ensuit un soulèvement des vignerons en 1907 qui accusent le négoce bordelais et languedocien de fraudes. Ce mouvement conduisit à la création des appellations.
La résurrection du vignoble de Languedoc – Roussillon est portée par la création de caves coopératives Aujourd’hui encore, la coopération représente 70 % des volumes produits. Après la crise, le vignoble se porte bien jusque dans les années 1970, période où la demande en vin de table était très forte. Mais dans les années 80, la consommation des vins d’entrée de gamme baissent et les viticulteurs de la région traversent à nouveau une phase difficile ce qui les poussera à l’initiative de quelques domaines précurseurs à améliorer la qualité de leur vin afin de prétendre à l’obtention d’AOC : production divisée par deux au profit de la qualité, implantation de cépages nobles, modernisation des chais et développement des vins bio qui représente aujourd’hui un tiers de la production française.
Quelques chiffres :
Avec près de 250 000 hectares de vignes, dont 89 000 en AOC, le Languedoc Roussillon est le plus grand vignoble de France. Il a produit en 2018 14,8 millions d’hectolitres de vin soit l’équivalent de 2 milliards de bouteilles, le tiers de la production française. Le vignoble compte plus de 2 500 domaines, 30 000 vignerons produisant majoritairement des vins rouges. Enfin si le vignoble 36 AOC, mais aussi 25 IGP qui représentent en surface et en production 80% de la production IGP en France.
LES APPELLATIONS DE LA RÉGION

La plupart des vins du sud de la France proviennent de départements de l’Aude, de l’Hérault et du Gard, traditionnellement regroupés sous le nom de Languedoc et de celui des Pyrénées-Orientales, qui forme le Roussillon. Choix important de cépages, climat idéal pour la culture de la vigne, paysages et sols très variés laissent la place à une grande diversité dans les AOC
LES CÉPAGES DE LA RÉGION
Les cépages rouges :
ils représentent la majeure partie de l’encépagement de la région Languedoc Roussillon qui fait désormais la part belle aux cépages nobles. L’IGP Pays d’OC autorise 58 cépages différents pour la vinification de ses cuvées, mais si le choix reste assez important, on note tout de même des cépages majeurs
Les cépages internationaux sont également significativement représentés, le merlot, en particulier ainsi que le cabernet sauvignon. Tous deux servent à Ia production de vins lGP. Mais aussi lledoner, tenet noir, pinot noir, malbec.
Cépages blancs :
Des cépages autrefois inconnus dans la région dominent aujourd’hui en blancs. Le chardonnay et le sauvignon sont ainsi les plus cultivés, et servent à la production de vins lGP
Le viognier est également très présent, bien que dans une moindre mesure. Les cépages les plus répandus sont le muscat et le grenache blanc. De nombreux cépages sont vinifiés en assemblage tels que le picpoul à Pinet, le mauzac à Limoux, le maccabeu dans le Roussillon et la clairette dans le Languedoc. Mais aussi Bourboulenc et chenin.
A VOIR , A FAIRE, A VIVRE DANS LA RÉGION
Vaste région qui longe la mer Méditerranée de Nîmes à la frontière espagnole, bordée par les Cévennes et les Pyrénées, sa grande richesse réside dans son climat : chaleur, peu de précipitations et dans son riche paysage : mer, montagne, garrigue, plaine … une situation idéale pour la vigne, et pour le tourisme.
Le Languedoc Roussillon est une région reconnue pour ses caractéristiques et richesses naturelles, , on dénombre 8 Parc Naturel Régionaux : PNR de la Narbonnaise en Méditerranée, du Haut Languedoc, des Pyrénées Catalanes, de Camargue, Corbières -Fenouillèdes… , 2 Parcs Régionaux : le Parc National des Cévennes, plus grande réserve de ciel étoilé d’Europe et le Parc National des Pyrénées, montagne et réserve naturelle, et 1 Parc Naturel Marin, du golfe du Lion, de plus de 4000 kilomètres carré. La petite Camargue est une réserve réputée pour abriter taureau et chevaux en semi-liberté dans les manades
On dénombre de nombreux autres sites : côtes de Thau, Haute Vallée de l’Aude, Haute Vallée de l’Orb, Cirque de Navacelles, Massif du Canigou, Gorges de l’Hérault et Pont du Diable, Gorges du Tarn, la grotte des demoiselles …
La région tient aussi sa réputation de ses villes remarquables : Carcassonne plus importante cité médiévale d’Europe, Béziers, Narbonne ancienne capitale des romains, Beaucaire, Lodève, Nîmes et ses arènes romaines, Perpignan capitale de la catalogne en France, Uzès, Collioure berceau du fauvisme, Aigues-Mortes et son architecture médiéval militaire, et de très belles stations balnéaires comme Cap d’Agde, La Grande Motte, Le Grau du Roi, Palavas….
L’arrière-pays ne démérite pas et compte aussi des villages pittoresques : Castelnau, Eus, Ste Enimie, la Garde-Guerin, Lagrasse, St Guilhem du Désert village médiéval, Ste Marie de la Mer, Canet en Roussillon…
Les férus de sport ont l’occasion de pratiquer nombre d’activités entre mer et montagnes : spéléologie, sport d’eaux vives, voile, baignade, sport de glisse, plongée, randonnée chemin de Stevenson 272kms dans les Cévennes, station de skis, sport de montagne, motonautisme. L’offre est aussi variée que le sont les terroirs languedociens.
La région compte aussi 28 Station thermales et des centres de thalassothérapie
Le développement de la vigne depuis l’époque gallo-romaine a permis à la région d’hériter de nombreux sites historiques remarquables par leur qualité et leur état de conservation. Traversé par l’antique Via Domitia, le site archéologique d’Ambrussum est occupé depuis plus de 2500 ans. Les romains ont laissé pour trace de leur passage le Pont du Gard, plus haut aqueduc du monde, classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Le Moyen-Âge nous a laissé Carcassonne et les citadelles du vertige, véritable trésor du Pays Cathare : les châteaux Aguilar, de Lastours, de Montségur, de Peyrepertuse, de Puilaurens, de Quéribus et de Termes doivent leur nom à leur position géographique. Ils étaient implantés au sommet de piton rocheux afin d’assurer la défense de la région et sont aujourd’hui candidats à la prestigieuse liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Autre héritage médiéval , la région possède de grandes abbayes tel que Fontfroide ou Lagrasse , maitre d’œuvre en partie du vignoble languedocien.
Le Sud de la France est bien évidemment aussi réputé pour la qualité et la richesse de sa gastronomie, on peut évoquer le cassoulet de Castelnaudary, brandade de morue, pélardon, Roquefort, bleu des causses, miel des Cévennes, aligot, abricot du Roussillon, eau de Quézac, huitres, anchois, riz camarguais…
Pour finir, on doit évoquer le Canari, train jaune des Pyrénées. Un TER qui circule depuis plus de 100 ans, un des plus hauts d’Europe et qui vous emmène pour 3heures de balade dans les hauteurs de la Montagne à plus de 1200 mètres d’altitude.