BORDEAUX
L’apparition de la vigne dans le bordelais remonte au premier siècle de notre ère avec le Biturica, ancêtre des cépages Cabernets. Mais ce sont les trois siècles de domination anglaise, du XIIe au XIVe siècle, qui ont ancré la réputation des vins de Bordeaux. En 1152, Aliénor, Duchesse d’Aquitaine, épouse Henri PLANTAGENET, futur roi d’Angleterre. Des échanges commerciaux très importants se mettront alors en place : les Anglais importent des vins de Bordeaux contre aliments, textiles et métaux. Ils appellent le vin Claret en raison de sa couleur claire. L’importance de la flotte anglaise et la facilité d’accès au port de Bordeaux favorisent les expéditions de vins par voie maritime et permettent l’essor du vignoble et du port de Bordeaux. Bordeaux doit son succès tout autant à ses terroirs et à son climat qu’à ces marchands hanséatiques de Hollande et d’Allemagne qui ont mis en place, dès la Renaissance, un système encore en vigueur aujourd’hui, fondé sur la trilogie négoce, propriété, courtage. Les premiers vendent, les seconds produisent et les troisièmes servent d’intermédiaires entre les deux premiers.
Le XVIIIe siècle est l’âge d’or de Bordeaux, avec l’institution des crus, délimités autour des principaux villages, et des châteaux, bâtis sur la prospérité viticole. Au milieu du 19e siècle, une terrible maladie frappe le vignoble : l’oïdium, qui conduira à la découverte des procédés de soufrage. Une fois le mal circonscrit, le vignoble girondin entre dans une ère de prospérité dont témoigne le fameux classement de 1855, recensant une partie des crus de la Gironde (Médoc, Sauternes, Haut-Brion dans les Graves).
Fin 19ème et début 20ème, le vignoble connaît une nouvelle crise, celle des fraudes et de la baisse des prix. Pour s’en prémunir, les Girondins participent à l’élaboration d’une législation nationale (1911) sur l’origine des vins, elle délimite des aires d’appellation. Cette délimitation aboutira, en 1936, à la création de l’INAO (Institut National de Appellations d’Origine) et aux AOC. Les AOC représentent 97% de la production bordelaise. De nouveaux classements seront créés pour les Graves, puis pour Saint-Emilion à partir de 1955. Depuis la qualité et la notoriété des vins de Bordeaux ainsi que leur exportation n’a cessé de croître
Quelques chiffres :
Le vignoble bordelais représente 2% de la production mondiale de vin. Il ne totalise pas moins de 57 appellations. La plupart des Bordeaux sont des rouges et seulement 11% des vins blancs secs ou liquoreux tels que le Sauternes. Les vins de Bordeaux, c’est 9000 exploitants produisant 5,9 millions d’hectolitres ( l’équivalent de 660 millions de bouteilles ) sur 120000 hectares que se partagent 10000 châteaux.
LES APPELLATIONS DE LA RÉGION

Ce vignoble contrasté aux sols variés s’organise autour de trois axes fluviaux : la Garonne, la Dordogne et leur estuaire commun, la Gironde. Outre les appellations régionales, nous distinguons la rive gauche de la Garonne (le Médoc et les Graves), la rive droite (le Libournais, le Blayais-Bourgeais) et entre Garonne et Dordogne l’Entre-Deux-Mers, auxquelles il faut ajouter les vignobles des vins liquoreux aux environs du Ciron, affluent de la Garonne.
Peut-être avez-vous entendu parler de cette appellation spécifiquement bordelaise : les « vins de garage ». Le nom ne rend pas hommage à la qualité de ces vins. On appelle vin de garage des micros cuvées produites en petite quantité généralement avec de petits moyens. Cette expression a vu le jour dans les années 90 à Saint Emilion grâce au Château Valandraud dont la parcelle de 0,6 hectares était cultivée comme un jardin, avec un soin extrême, et produite dans un garage. La cuvée rencontrera immédiatement le succès et sera saluée par la critique.
LES CÉPAGES DE LA RÉGION
Les vins de Bordeaux sont des vins d’assemblage. Pour les rouges, les trois cépages dominant sont :
Pour les blancs, le cépage le plus répandu est le sémillon, dont sont issus les grands Bordeaux liquoreux. Les deux autres principaux cépages sont la muscadelle et surtout le sauvignon, qui produit les Bordeaux secs et fait partie de l’assemblage pour les liquoreux.
A VOIR , A FAIRE, A VIVRE DANS LA RÉGION
L’histoire et le patrimoine de la région sont intimement liés à la culture du vin et Bordeaux, sa capitale ne fait pas exception. Véritable porte ouverte sur le vignoble, elle est le point de départ des 6 routes des vins que compte le bordelais. Aujourd’hui considérée comme une des capitales du vin français, Bordeaux a vu la création de la Cité du Vin. Le site peut se targuer d’offrir un espace dégustation à couper le souffle avec une plateforme au sommet de la cité permettant une vue à 360° sur la ville et le vignoble environnant.
Bordeaux n’est pas la seule ville classée au patrimoine mondial la diversité et le nombre de sites font de la Gironde une région exceptionnelle.
L’Histoire a disséminé ses traces en Gironde et on peut découvrir de nombreux sites témoins du riche passé de la région
Pour les plus sportifs , l’Entre-Deux-Mers propose de nombreuses pistes cyclables dont une voie verte de 47 kilomètres de long le long d’une ancienne voie de chemin de fer ; le Marathon du Médoc est désormais aussi réputé que les vins de même appellation, chaque année 8500 coureurs participent au » plus long marathon du monde », la dégustation tenant aussi et toujours une place prépondérante. Enfin la proximité de l’Océan et des fleuves permet la pratique de sports nautiques.
Enfin le patrimoine naturel de la Gironde n’est pas en reste et propose de nombreux sites remarquables : le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, l’Estuaire de la Gironde et ses îles, les Grands Lacs ( Biscarosse, Mimizan, Sanguinet… ), les plages océanes et le Bassin d’Arcachon, le Mascaret.